Le terrain a été acquis le 19 novembre 1860 par M. et Mme Pierre Stanislas Baron, qui y firent édifier la maison entre 1861 et 1867.
A l’origine, ce jardin comprenait essentiellement des essences méditerranéennes endémiques, ponctuées de grands pins, cyprès et chênes verts, dans un esprit plutôt «campagne de bastide», assez sauvage et naturel. Sur demande de la famille Mulot, propriétaire de l’époque, les premiers aménagements significatifs en véritable jardin d’agrément furent réalisés dans les années 1890, lors de la construction des nombreux ouvrages de rocailles réalisés par Gaspard Gardini et achevés en 1892. Deux signatures de ce maître rocailleur attestent de la réalisation des rocailles, l’une apposée près de la porte en partie basse du jardin, et l’autre sur la façade arrière du grand belvédère, visible depuis la montée de la Napoule. Fabriques, grottes avec bassins, escaliers, passages sous arcades, cascades et poches de rocaille offrirent alors au propriétaire de l’époque une première occasion d’enrichir la palette végétale. En effet, ces aménagements architecturaux permirent également la mise en place d’un système d’arrosage de l’ensemble du jardin des plus ingénieux : une mise en eau des quatre niveaux du terrain par gravitation, partant de la terrasse du haut pour descendre successivement à chaque niveau inférieur, remplissant les bassins des grottes, animant le moulin de la crèche, alimentant les cascades tout en irriguant par surverse les différents massifs en pleine terre. Ce système ne fonctionne malheureusement plus aujourd’hui que très partiellement, les réseaux de canalisation souterrains ayant été endommagés par le temps. Il nécessiterait une restauration complète par un fontainier d’art, d’autant plus nécessaire de par l’exposition très ensoleillée du site et la nature du sol (sec, rocheux et poreux) exigeant des arrosages réguliers.
Dans les années 1970, le jardin connut un nouveau remaniement, sous la houlette de Tobie Loup de Viane, célèbre paysagiste parisien de l’époque, qui enrichit alors la collection végétale et restructura les différents espaces pour leur donner plus de lisibilité. Il commença aussi à y introduire quelques espèces exotiques (palmiers, succulentes, fougères, bambous, agrumes...) soigneusement sélectionnées dans les superbes pépinières des soeurs Schneider à Cannes (voir le descriptif du projet en annexe).
Enfin, à partir des années 1980, Jean-Léopold Renard, passionné de botanique, n’eut de cesse d’enrichir la palette de végétaux, accentuant encore l’aspect exotique du jardin, tout en restant fidèle aux partis pris de Tobie Loup de Viane. Au fil des ans, des collections extraordinaires de plantes méditerranéennes, subtropicales ou exotiques ont ainsi été rassemblées, dont quelques essences rares rapportées de ses voyages par Jean-Léopold Renard.